Repentigny, le 8 avril 2025 – Lakay prend acte de la décision rendue par la Cour d’appel du Québec, qui confirme la déclaration d’inopérabilité de l’article du Code de la sécurité routière permettant les contrôles routiers aléatoires sans motif raisonnable. De même, Lakay accueille favorablement l’annonce récente de la direction de la sécurité publique du Québec concernant la suspension de la majorité de ces contrôles.
Cette décision représente une avancée significative pour les communautés noires du Québec, qui, depuis des années, dénoncent les abus et les effets néfastes du profilage racial sur leur quotidien. Elle constitue une victoire pour les droits humains, la dignité et l’égalité devant la loi.
La reconnaissance explicite par la Cour d’appel que les interpellations policières aléatoires ont des répercussions négatives disproportionnées sur la communauté noire confirme une réalité vécue et documentée, mais longtemps ignorée. Le juge Michel Yergeau, dans sa décision initiale de 2022, avait affirmé sans équivoque : « Le profilage racial existe bel et bien. Ce n’est pas une abstraction. C’est une réalité qui pèse lourdement sur les communautés noires. »
La décision de la Cour d’appel, rendue le 1er avril 2025, vient renforcer cette position, en soulignant que les prétendus bénéfices des contrôles routiers aléatoires ne justifient pas les atteintes aux droits fondamentaux des personnes issues des minorités racisées. À cet égard, Lakay salue le courage de M. Joseph-Christopher Luamba, jeune homme noir de 22 ans, dont la persévérance et le témoignage ont permis cette avancée majeure.
Toutefois, Lakay appelle à la vigilance. Si cette suspension est un pas dans la bonne direction, elle n’élimine pas automatiquement le profilage racial systémique. Les pouvoirs discrétionnaires demeurent dans certaines situations, notamment lors des opérations ciblées ou des contrôles liés à l’alcool au volant. Il est donc essentiel que les organismes de défense des droits, les citoyens et les institutions de surveillance demeurent attentifs à la mise en œuvre de cette nouvelle politique.
Nous demandons aux autorités de garantir une transparence absolue, notamment en rendant publics les plans de conformité des corps policiers, comme l’exige également l’Association Canadienne des Libertés Civiles (ACLC). L’absence de réponse des ministères concernés à ce sujet est préoccupante.
Lakay continuera de suivre ce dossier de près, aux côtés de ses partenaires communautaires, afin que cette décision judiciaire historique ne soit pas seulement symbolique, mais marque un réel tournant dans les pratiques policières au Québec.
Nous réaffirmons notre engagement à lutter contre toutes les formes de discrimination et à défendre les droits des membres des communautés noires et culturelles dans Lanaudière et au-delà.