LAKAY salue la décision du Tribunal des droits de la personne contre le profilage racial à Terrebonne

Repentigny, le 14 mai 2025 – LAKAY se réjouit de la décision rendue par le Tribunal des droits de la personne dans l’affaire opposant M. Ted Michel au Service de police de la Ville de Terrebonne (SPVT). Le jugement, qui reconnaît que M. Michel a été injustement intercepté et sanctionné en raison de la couleur de sa peau, marque une étape significative dans la lutte contre le profilage racial au Québec.

Les faits sont préoccupants : M. Michel, un homme noir de 42 ans, a été intercepté par deux policiers alors qu’il ne commettait aucune infraction. Son seul tort, selon le Tribunal, aura été de soutenir le regard des policiers. Bien qu’il portait sa ceinture et n’utilisait pas son téléphone au volant, il a tout de même reçu des contraventions totalisant 1002 $. La juge a qualifié les motifs des policiers d’« invraisemblables » et a conclu que leur intervention était fondée sur un préjugé racial.

Le Tribunal a non seulement ordonné le versement de 15 000 $ en dommages à M. Michel, mais a également imposé des mesures concrètes visant à enrayer le profilage racial dans les pratiques policières, notamment une formation obligatoire dispensée par un expert en profilage racial, ainsi que la collecte systématique de données sur l’appartenance raciale perçue des personnes interceptées par le SPVT.

« Cette décision vient valider ce que dénoncent depuis des années les communautés racisées : le profilage racial est une réalité systémique au Québec. Le cas de M. Michel – intercepté simplement parce qu’il a soutenu le regard des policiers – en est une démonstration troublante. Le Tribunal a reconnu que si M. Michel avait été blanc, les policiers ne l’auraient pas interpellé », souligne Pierre Richard Thomas, directeur de LAKAY.

Depuis plusieurs années, LAKAY accompagne les victimes de profilage racial, de discrimination systémique et d’abus d’autorité dans la région de Lanaudière. Nos services incluent un soutien dans les démarches auprès de la Commission des droits de la personne, l’assistance lors des rencontres en déontologie policière, ainsi qu’un accompagnement humain et juridique dans les dossiers impliquant la DPJ ou d’autres instances. Le cas de M. Michel démontre encore une fois la nécessité de ces services.

LAKAY appelle l’ensemble des corps policiers du Québec à tirer des leçons de ce jugement. Il est temps de passer de la parole aux actes : chaque citoyen, peu importe son origine, a droit au respect de sa dignité et à une égalité réelle devant la loi.

Nous saluons le courage de M. Michel, qui a choisi de dénoncer cette injustice, et encourageons toutes les victimes de profilage racial à faire entendre leur voix. Cette décision envoie un message clair : le profilage racial n’a pas sa place dans nos institutions.