Repentigny, le 5 décembre 2024 — L’organisme Lakay exprime sa profonde déception face à la décision du gouvernement du Québec, dirigé par François Legault, de porter en appel devant la Cour suprême le jugement de la Cour d’appel du Québec qui interdit les interceptions routières sans motif réel. Cette pratique a été reconnue par les tribunaux comme une source de profilage racial, affectant particulièrement les communautés noires.
En octobre 2024, la Cour d’appel a confirmé le jugement de la Cour supérieure de 2022, déclarant inconstitutionnelle la pratique des interceptions routières aléatoires en raison de leur lien avec le profilage racial. Malgré cette double reconnaissance judiciaire, le gouvernement persiste à défendre cette pratique en portant l’affaire devant la plus haute instance judiciaire du pays.
Pierre-Richard Thomas, responsable de Lakay, souligne : « Cette décision démontre un manque flagrant de considération pour la souffrance des communautés noires, qui subissent quotidiennement les conséquences du profilage racial. En choisissant de contester ce jugement, le gouvernement envoie un message clair : la sécurité routière prime sur les droits fondamentaux et la dignité des personnes racisées. »
Lakay rappelle que le profilage racial n’est pas une abstraction, mais une réalité vécue par de nombreux citoyens. Des études et rapports, notamment celui publié en 2021 par notre organisme, ont documenté l’ampleur de ce phénomène à Repentigny, mettant en lumière l’inertie municipale face à cette problématique.
En outre, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a, à plusieurs reprises, appelé à des solutions systémiques pour lutter contre le profilage racial et la discrimination systémique des jeunes racisés. Malgré ces appels, les actions concrètes tardent à se matérialiser.
« Nous ne resterons pas silencieux face à l’injustice. Nous continuerons à lutter pour une société équitable où chacun est traité avec respect et dignité, indépendamment de la couleur de sa peau ou de son origine ethnique », affirme M. Thomas.
Lakay appelle le gouvernement à reconsidérer sa position et à mettre en place des mesures concrètes pour éradiquer le profilage racial, plutôt que de défendre des pratiques reconnues comme discriminatoires par les instances judiciaires.