2e cycle du secondaire

Coup de cœur du jury

Auteure : Esther Valansline Romain

École : Collège de L’Assomption

Texte : Les affres des minorités visibles en terre étrangère

Les affres des minorités visibles en terre étrangère

La situation des minorités visibles en terre étrangère n’est guère alléchante. S’il ne convient pas de généraliser le cas, c’est du moins ce qu’une assez importante partie de cette couche migrante endure. Surtout, si on vient d’un pays en voie de développement et par surcroît on est de couleur noire. A ce stade, on fait l`objet d’une double persécution: la discrimination originelle et la discrimination raciale.

Pourquoi ce sujet me touche autant, vous vous demandez sans doute. C’est parce que je suis née dans un pays en retard de développement et tous les jours, je suis témoin du harcèlement que subissent mes frères et sœurs noirs. Plutôt de les valoriser en fonction de leurs compétences, leurs talents, ils sont traités comme des moins que rien, des parias. Pourtant, la réalité est tout autre car ces gens dans leur pays étaient des privilégiés, remplissant des activités nobles. C’est le cas des éducateurs, des médecins, des avocats, des ingénieurs qui se voient refuser leurs diplômes assimilés à des décorums du simple fait qu’ils ont été obtenus dans des pays n’inspirent pas trop confiance.

De ce fait, ils se retrouvent dans des factoris, des petits boulots très peu rémunérés en dépit de leurs qualifications. Pour les écoeurer davantage, parfois on leur impose le lourd fardeau de recommencer à zéro leur cycle d’études nonobstant leur âge avancé et leurs multiples responsabilités. A titre d’exemples, des médecins qualifiés se retrouvent à remplir les fonctions de préposés, quand ils ne sont pas serveurs au Mc Donald.

Quant aux courageux qui décident de lutter pour se frayer une place dans le système et qui choisissent de reprendre leurs études, ils font l’objet de multiples brimades et de vexations. Non seulement on leur exige une moyenne considérable, mais lors des stages, on fait tout pour les couler. Assez souvent, on leur demande de retourner dans leur pays, car ils ne sont pas les bienvenus à cause de leur couleur. On les considère comme des envahisseurs, des voleurs de jobs, des gangsters, des fauteurs de trouble. Aux yeux des aigris, leur réussite ne leur ressemble pas. Aussi, ils deviennent la cible de leur voisinage à cause de leur jolie maison, la proie des policiers en raison de leur voiture de luxe, le bouc émissaire de leurs collègues de travail; bref, l’ennemi numéro un de toute la société.

De l’autre côté de la médaille, les Occidentaux n’ont pas le même accueil, ils sont acceptés les bras ouverts. Leur intégration est même encouragée par des bonifications, des avantages de toutes sortes. Des postes de cadre leur sont réservés dans les hôpitaux, les compagnies, peu importe si leurs compétences sont moindres que celles des minorités visibles.

Mais alors, la question se pose : ce groupe minoritaire devrait-il être autant dénigré. Cette fameuse équité dont on parle sans cesse ne devrait-elle pas s’appliquer dans leur cas.

Autant de questionnements qui nécessitent une réponse approfondie.