Dans un rapport sur le Profilage Racial dans les Interceptions Routières au Québec publié ce 6 décembre 2024, les chercheurs  révèlent les conséquences dévastatrices du profilage racial sur la vie des personnes noires et arabes au volant au Québec. Issu du projet Profilage Racial dans les Interceptions Routières, initié en 2020, ce rapport met en lumière la nécessité urgente d’agir pour éliminer ces pratiques discriminatoires.

Recommandation 1 : Moratoire sur les Interceptions Routières sans Motif Réel

Le rapport recommande de manière impérative l’imposition d’un moratoire sur toutes les interceptions routières sans motif réel. Cela souligne la nécessité de suspendre immédiatement les pratiques qui reposent sur des prétextes ou des ruses, contribuant ainsi à la discrimination systématique des conducteurs noirs et arabes.

Recommandation 2 : Modification de l’Article 636 CSR

Une autre recommandation majeure du rapport vise la modification de l’article 636 du Code de la sécurité routière du Québec. L’objectif est de mettre fin aux interceptions routières sans motif réel et de limiter la discrétion policière. Il est souligné que les décisions d’interception doivent reposer sur des motifs raisonnables de soupçonner une infraction, renforçant ainsi la nécessité de justifier ces actions.

Recommandation 3 : Collecte Transparente et Analyse des Données Ethnoraciales

En accord avec les populations concernées, le rapport préconise que les services de police recueillent des données sur l’origine ethnoraciale des personnes interceptées. Ces données devraient être analysées de manière indépendante, rendues accessibles et publiques annuellement. Cette recommandation vise à apporter une transparence cruciale, mettant en lumière les schémas de profilage racial pour une responsabilisation accrue.

Le rapport expose également les résultats de la méthodologie utilisée, comprenant des entretiens avec 25 personnes noires et arabes ayant subi des interceptions routières. Les récits poignants révèlent l’impact profond sur la santé mentale et physique des victimes, ainsi que les conséquences néfastes sur leur vie quotidienne, leurs relations familiales et leur confiance envers les institutions publiques.

Le Professeur Marie-Eve Sylvestre, impliquée dans le projet, souligne l’urgence d’agir : “Ces recommandations ne sont pas seulement des suggestions, mais des impératifs pour restaurer la confiance et l’équité au sein de notre système de justice et de sécurité routière.”

L’organisme LAKAY appellle les autorités à mettre en œuvre ces recommandations sans délai. Il est temps de transformer les paroles en actions et de construire un avenir où chaque citoyen, indépendamment de son origine ethnique, peut circuler librement sans craindre la discrimination au volant.

Voici le lien vers le rapport : https://www.observatoiredesprofilages.ca/wp-content/uploads/2023/11/Rapport-interceptions-routieres_VF.pdf